de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 25 avril 2015

164- Il y a beaucoup d'élus, mais peu d'appelés



Le délégué du préfet nous avait informés, le 7 janvier 2015, que lorsqu'il y a des problèmes au sein d'une association, une nouvelle assemblée générale permettait souvent de mettre de côté les administrateurs défaillants et de repartir sur de bonnes bases. Nous envisagions donc cette perspective d'AG comme porteuse d'espoir pour régler les difficultés dans lesquelles la Communauté Hellénique de Lyon est empêtrée. 

Le risque était évidemment que cette AG ne serve qu'à étouffer un peu plus les voix dissonantes qui demandaient un fonctionnement régulier de notre association.

À la suite de la réunion en préfecture, nous restions donc dubitatifs sur plusieurs points :
- si nous n'avions pas d'AG annuelle depuis 4 ans, malgré le fait que l'article 19 de la loi de 1905 l'impose, allions-nous en avoir une en 2015 ?
- si nous n'avions pas d'AG en 2015, quelle légitimité auraient les élus du Conseil d'Administration dont le mandat prenait fin en février ?
- l'AG serait-elle ouverte à tous, comme en 2011 et comme depuis plus de 80 ans ?
- serions-nous confrontés à des listes d'exclus arbitraires ?
- lesquels ?
- sur quels motifs les exclusions serait-elles justifiées au regard du droit ?
- le père Nicolas, président en titre, allait-il vouloir faire croire que la cotisation annuelle, qu'il avait imposée de sa propre autorité, en contradiction avec nos statuts, avait une légitimité ?

Pour résumer, une nouvelle AG était porteuse d'espoir à condition qu'elle soit ouverte à tous les membres historiques de notre association, et que les questions y soient ouvertement abordées et dûment traitées. À l'opposé, elle pouvait être une nouvelle source de conflits si elle était refusée, ou utilisée comme moyen d'entériner les décisions arbitraires de l'ancien Conseil.

Je ne vais pas parler ici des dates auxquelles j'ai appris certains événements, mais des dates recoupées auxquelles les principaux faits se sont passés.

Le 18 février 2015, à minuit et demi, la Communauté envoya un mail, à certains destinataires uniquement. Une short-list de privilégiés, qui se virent informés du nouveau numéro de l'Annonce Orthodoxe. Ceux, parmi cette liste, qui eurent la chance que leur boîte mail ne traite pas cet envoi groupé comme un spam, eurent la possibilité de lire son contenu. Et ceux qui prirent la peine de le lire apprirent la tenue prochaine d'une nouvelle assemblée générale, prévue pour le dimanche 22 mars.

Ni le lieu, ni l'heure de l'AG n'étaient mentionnés. 

Les candidatures pour postuler à l'élection des membres du CA devaient être adressées avant le 9 mars (Annonce Orthodoxe n° 31, p. 2, § 8). Elles devaient l'être avant le 8 mars si on regardait les informations du même journal en page 12, pour ceux qui avaient eu la chance d'apprendre la nouvelle dans les temps.

Certaines candidatures pouvaient être soumises à un entretien préalable (id. p. 2, § 9). Il n'était précisé ni les conditions qui pouvaient justifier un tel entretien, ni avec qui il devait avoir lieu.

La cotisation apparaissait comme un fait acquis, bien que ne reposant sur aucune décision valide du CA, et en opposition avec l'article 5 de nos statuts.

Plusieurs personnes décidèrent de se porter candidates à l'élection du CA. 22 en firent part de vive voix au président de l'association. 7 envoyèrent leur candidature en recommandé : Eleni F., Stergios K., Dimitrios L., Jean-Paul C., Régine M., Néophytos I. et moi-même. Nous avions appris que certaines personnes s'étaient vu refuser leur cotisation annuelle de 2015, bien que membres depuis des années, sans aucune explication. Il semblait acquis que le président cherchait à limiter autoritairement le nombre de votants, et en tout cas le nombre de votants qui n'étaient pas prêts à dire Amen à n'importe laquelle des inepties qu'il était capable de formuler. L'envoi en recommandé des candidatures signifiait le caractère officiel qu'on entendait leur donner, dans le souci d'éviter les décisions arbitraires.

Il y aurait certainement eu beaucoup plus de candidatures si l'annonce de l'AG avait été communiquée aux membres de l'association de manière moins sélective. Car je doute que le mode de convocation des membres répondait à toutes les garanties légales prévues...

Le président se vit présenter ces recommandés les 5 et 6 mars pour la plupart, et le 10 mars pour celui de Néophytos. Il alla les retirer le 11 mars.

Le 13 mars, la Communauté publia un communiqué dans lequel était arrêtée une liste de 22 candidatures retenues. Les 7 qui avaient envoyé la leur en recommandé n'étaient pas retenus au motif qu'ils ne faisaient pas partie de la Communauté, sans plus de précision. 

C'était d'autant plus curieux que, parmi ces personnes ne faisant pas partie de la Communauté, il y avait Stélios K., élu en titre. Ou bien Jean-Paul, qui travaillait encore à nettoyer nos locaux début janvier en tant que membre de l'association. Comment des personnes, à jour de leur cotisation et ayant leur carte de membre, pouvaient-elles être présentées comme ne faisant pas partie de cette même association ?



Suivait une longue liste de critères à respecter pour être membre de la Communauté. Ces critères n'avaient jamais été précisés auparavant, sauf pour ce qui concernait la cotisation. En tout cas, ils n'étaient pas mentionnés dans L'Annonce Orthodoxe n°31 qui fixait les conditions des candidatures. La rencontre annoncée pour valider certaines candidatures s'avérait être une pure figure de style sans lendemain. Il n'était déjà pas facile de s'adapter à des règles arbitraires, mais si en plus ces règles évoluaient d'un jour à l'autre... 

On trouvait ainsi, pêle-mêle :
- être proposé par le supérieur de la paroisse ;
- avoir l'accord du Conseil d'Administration ;
- être en accord avec le pouvoir canonique du métropolite ; 
- être de confession Grecque-Orthodoxe...

Nous n'étions plus dans la préparation d'une élection, mais dans une simple cooptation farfelue, annonçant des critères fantaisistes qui sortaient de nulle part. Pour mémoire, et le père Nicolas le saurait s'il avait lu sa thèse de doctorat, la confession Grecque-Orthodoxe n'existe pas. On peut parler de juifs-orthodoxes, ou de chrétiens-orthodoxes, ou encore de juridiction grecque au sein de l’Église orthodoxe, mais pas de confession Grecque-Orthodoxe.

Quelques semaines plus tôt, le père Nicolas affirmait par un communiqué être Charlie, un anticlérical athée virulent, et il venait maintenant prétendre qu'il fallait reconnaître le pouvoir canonique du métropolite ?

Était également précisé, en fin de document que, au-delà des conditions formelles ci-dessus mentionnées, l'acceptation des membres par le CA se fait également sur l'aspect moral qui doit répondre à une conduite respectueuse et irréprochable dans la société, laissant sous-entendre que ce n'était pas le cas des personnes dont les candidatures étaient rejetées, mais automatiquement et indiscutablement le cas des rédacteurs de ce document.

Ce communiqué fut envoyé à de très nombreuses personnes qui n'avaient pas été informées de l'AG en préparation, ni de l'élection du CA. Si elles recevaient ce courrier, c'est qu'elles étaient considérées comme membres de la Communauté. Mais si elles étaient membres, pourquoi ne les avait-on pas prévenues de la tenue de l'AG ? Pourquoi apprenaient-elles le 14 mars qu'elles auraient dû envoyer leur candidature avant le 9 mars si elles avaient voulu faire partie du CA ? Dans l'esprit de son auteur, ce communiqué n'avait donc pas d'autre intention que celle de nuire.

Sous certaines conditions, j'aurais personnellement pu être d'accord avec une telle clause qui, si elle avait été appliquée, aurait vu depuis longtemps le père Nicolas Kakavelakis exclu de notre Communauté et retourner à la vie laïque. Bien que les exemples soient nombreux, je ne parlerai que de l'affaire de la falsification de nos statuts d'association qui porte le nom, sur les procès-verbaux de la police, d'Affaire Kakavelakis



Je suppose que le même père Nicolas, qui stigmatise par ses communiqués, sans aucun fondement, des personnes qui essayent de faire vivre notre association, sera le même qui demandera l'application de la présomption d'innocence dans le cas présent, alors qu'en l'espèce il y a un fondement aux affaires pour lesquelles il est visé... Je le rassure, je ne parle ici que de l'exemplarité morale qu'il réclame, et ne parlerai de sa culpabilité que lorsqu'il aura été condamné !
 
Si j'avais moins de respect pour le clergé, je dirais qu'une telle inversion des réalités est typique d'une dérive malsaine de la métropole grecque. Mais comme je sais qu'il existe des prêtres intègres, si rares soient-ils, je me contenterai d'affirmer que nous étions face au discours d'une personne qui ne sait plus comment faire croire que ses actes ont encore un peu de légitimité.

Devant tant de mauvaise foi, il y avait une question qui ne me sortait pas de l'esprit. Lela I., vice-présidente, avait-elle pu voter l'exclusion de la Communauté de Jean-Paul et de toutes ces personnes lors de cette réunion du CA, le 13 mars ? Dans un élan de sincérité dont je lui suis particulièrement reconnaissant, elle m'écrivit qu'il n'y avait pas eu de vote ce jour-là, et que les décisions d'exclusion avaient été prises d'en-haut sans l'intervention du CA.

Le CA n'était, une fois de plus, que le faire-valoir des décisions arbitraires du père Nicolas et du métropolite Emmanuel Adamakis.

Quelle légitimité donner à de pseudo-décisions qui ne pouvaient exister qu'à travers la peur ressentie par ceux qui entouraient le père Nicolas ? Le débat sur l'appartenance à notre Communauté ne méritait-il pas d'être élevé à un niveau de réflexion supérieur ? La peur peut-elle être légitime lorsqu'on a la prétention de représenter les autres ? N'y a-t-il pas un devoir supérieur de sincérité qui prévaut à nos états d'âme lorsqu'on est investi d'une mission de représentation ? Comment le père Nicolas, censé manifester dans sa vie et son enseignement, la plénitude de la Vérité contenue dans le message du Christ, pouvait-il se contenter d'être entouré de personnes dotées d'un niveau de raisonnement proche de celui de la paramécie ? Nous allons nous attarder sur ces questions avant de poursuivre le récit de l'organisation de cette assemblée générale.

Nous avons 15 membres dans le CA de notre association. Il est rare que les associations en aient tellement. Ce nombre a été voulu pour que le CA soit représentatif de la diversité de nos membres. Mais exclure de fait autant de personnes, par l'imposition d'une cotisation ou en ne les prévenant pas de la tenue de l'AG, tout en gardant ce grand nombre d'élus, conduit à penser qu'il y a beaucoup d'élus, mais peu d'appelés ! (Matth. 22, 14)

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