de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

samedi 21 mai 2016

218- Le poète glorieux, le prêtre misérable



Ces dernières semaines, le père Nicolas Kakavelakis s'en est pris plusieurs fois au souvenir de personnes suicidées. Ses propos confus, fruits de la sagesse pastorale que nous lui connaissons, ne permettaient pas de savoir s'il était lui-même tenté de mettre fin à ses jours, ou s'il visait un autre but.

L'histoire me rappela le magnifique poème de Victor Hugo sur La conscience, qui tourmenta Caïn par-delà la tombe. Aussi, en hommage à ces deux personnages, le poète glorieux et le prêtre misérable, je dédie les vers qui suivent.


Possédé des désirs d'une vie désœuvrée,
Et mu par les passions dont il était hanté,
 
Déguisé en prêtre, arriva Kakavel,
À Lyon dont il devait desservir la chapelle.
 
S'octroyant le beau rôle et bercé d'illusions,
Il croyait maintenir ses ouailles en prison.
 
Attirant une fille dans son lit d'amoureux,
Il tenta par un film de subjuguer ses yeux.
 

Tel un sot sans cervelle, il apprit après coup,
Qu'on ne saurait cacher ce qu'on fait par-dessous.
 
Ni menaces ni pressions, ni violences ni chantages
Ne purent étouffer l'histoire du volage.
 
Pris dans la tourmente, et telle sa conscience,
Il vit, par devant lui, dressée, une présence.
 
Comme Caïn jadis en avait fait le vœu,
Il voulut lui aussi se soustraire à ces yeux.
 

Sa conscience agissait. Et se trompant de cible,
Il crut la faire taire en la passant au crible.

Ne cessèrent jamais mensonges, calomnies,
Toujours il s'obstinait, abîmé dans sa nuit.
 
Ses manœuvres sournoises, violentes, arbitraires
Firent mieux voir encor son sacré caractère.

Par toutes ces bassesses c'est toujours plus près d'eux,
Qu'au lieu de s'éloigner, il butait sur ces yeux.


Le jour où le tombeau se fermera sur lui,
Léguant aux souvenirs les heures de sa vie

À quiconque sera en pleurs ou en prière,
Trop inquiet de son sort ou naïvement fiers,

À qui demandera s'il est enfin en paix,
Ou bien souhaitera qu'il le soit en effet,

Tel Caïn tourmenté par son crime envers Dieu,
Il dira voir encore et toujours ces deux yeux !


Rien que lucidité peut du cœur apaiser
Les tourments dévorant la conscience outragée.

Ni de nouvelles fautes, pas plus qu'aucune fuite,
N'effaceront jamais les erreurs de conduite.

Réparant ses écarts par un regret fervent,
C'est par une vie juste qu'on apaise le tourment.

Car alors cet impie, soudain devenu pieux,
Percevra la sagesse au tréfonds des deux yeux.


Père N. Kakavelakis - Dessin agiographique - Noël 2010

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