de l'intérieur d'une communauté

Quels que soient les groupes sociaux, on ne voit souvent d'eux que la partie « marketing ». Celle qui est bien présentable et que l'on souhaite mettre en évidence, au mépris souvent de la réalité. Ce blog, qui se revendique comme un blog d'information, va tenter de présenter la vie de la communauté hellénique de Lyon par ceux qui la vivent de l'intérieur.
J'ai connu deux hommes qui ont dignement représenté la communauté hellénique : monseigneur Vlassios et le père Athanase Iskos. Ils n'ont jamais eu à rougir de ce qu'ils ont fait ou dit et ont laissé une communauté respectée et respectable. Le contraste pourra paraître saisissant entre les 50 ans qui viennent de s'écouler et ce qui se passe depuis plus de six ans, mais si l'on veut rester fier de ce que l'on est, il ne faut pas hésiter à prendre ses distances lorsque ce que l'on voit s'éloigne de nos idéaux.
Dans un premier temps, je vais raconter une histoire au travers de courriers échangés et de documents, qui seront tous reproduits. Dans un second temps, je débattrai autour des questions qui seront posées à mon adresse mail : jeanmichel.dhimoila@gmail.com .
La communauté hellénique de Lyon étant une association cultuelle, loi 1905, les références au culte seront nombreuses et indispensables pour comprendre le sens de ce qui est recherché, et malheureusement parfois ses dérives.

Bonne
lecture à tous

mercredi 28 novembre 2012

71 - Duel Copé Fillon

Vous suivez peut-être en direct le passionnant débat entre Jean-François Copé et François Fillon qui se disputent la présidence de l'UMP depuis le simulacre de vote d'il y a dix jours. 

En parlant de simulacre, je reprends les violentes accusations du trésorier de l'UMP qui vient de démissionner pour rappeler qu'il y a plusieurs mois qu'il dénonce les irrégularités d'organisation de ce scrutin. Tous ceux qui ont osé faire état de ces irrégularités ont été licenciés par Copé, y compris le directeur des affaires juridiques de l'UMP. 

François Fillon a été d'une rigueur extrême. Sans se laisser déstabiliser par le coup de force de Copé, il a su rester lucide, bien entouré, et saisir la justice au bon moment. Son mémoire dans lequel il demande au juge d'accéder aux documents du scrutin est de toute rigueur. Il est logique que le juge lui ait donné gain de cause.

Face à cette rigueur exemplaire, nous avions droit à des réflexions à deux balles de Copé du genre : On n'attaque pas en justice sa propre famille politique et autres inepties dont le niveau intellectuel n'arriverait même pas à satisfaire des lobotomisés. S'il respecte sa famille politique, pourquoi utilise-t-il tous les moyens de son parti à ses fins personnelles ? Et s'il ne montre pas l'exemple, que valent ses remarques déontologiques ?

J'ai suivi de près tous les développements de cette élection, car elle me rappelait trop ce que nous avons vécu à la communauté. Si je me permettais une analogie, je dirais que j'avais le sentiment de voir Copé dans le rôle du père Nicolas, et Fillon dans celui de Ladias. L'un utilisant les moyens qu'il a accaparés en opposition avec les règles fiscales françaises, et utilisant ces moyens pour tenter d'imposer une légitimité qui lui échappe de plus en plus. 

Récemment, le père Nicolas a utilisé les moyens de la communauté pour diffuser un texte dénigrant un groupuscule qui s'oppose à lui. Le groupuscule en question est constitué d'élus de la communauté qui représentent plusieurs centaines de personnes.

Là où Copé a commencé à céder, c'est ce matin, lorsque Fillon a créé un nouveau groupe à l'assemblée nationale avec 68 députés. Si on ajoute les sénateurs à venir, Fillon aura un groupe de 120 parlementaires. Or chaque parlementaire rapporte 42000 euros par an à son parti. Avec 120 députés de moins, Copé perd donc 5 millions d'euros annuels qui vont lui manquer pour rembourser sa dette de 50 millions d'euros. 

Si Copé veut la présidence, c'est pour le pouvoir, pas pour gérer les dettes. De la même façon, à la communauté hellénique de Lyon, cumuler les pouvoirs ne sert à rien si les fidèles arrêtent de donner. Or nous avons vu sur ce blog que l'argument principal avancé à Kostas Patronis pour réduire son salaire était précisément de dire que l'argent ne rentrait plus. Comment concilier que l'argent ne rentre plus et le fait que seul un groupuscule n'accepte pas les dérives actuelles ?

L'un des héritages de la Révolution Française, c'est l'instauration des jurés populaires. Une fois passés la triste époque de la Terreur et les tribunaux révolutionnaires, ces jurés populaires ont continué à fonctionner dans la société. Ils jugent les affaires les plus graves qui relèvent de la Cour d'Assises depuis avril 1810.

L'année judiciaire est divisée en sessions. Chaque session ayant à juger un certain nombre de crimes. Longtemps avant chaque session, de potentiels jurés sont tirés au sort sur les listes électorales et sont informés de ce tirage par courrier. Ils doivent répondre s'ils acceptent ou s'ils refusent. Le refus n'est pas une dispense, et le président de la Cour d'Assises peut engager des poursuites contre ceux qui refusent sans motif valable.

Tout le monde est convoqué au Palais de Justice, en présence du Président de la Cour et de ses greffiers. Le cas de chaque citoyen est alors étudié. Certaines dispenses sont acceptées, d'autres sont refusées. On m'a rapporté le cas d'une femme enceinte qui ne savait pas si elle devait accepter ou refuser. Le Président a lui-même invité cette femme à se désister : les dossiers qui allaient être étudiés étaient horribles, et il ne voulait pas que cela nuise à l'épanouissement du bébé ou de sa mère.

A ce moment-là, le casier judiciaire de chacun est consulté. Il ne s'agit pas du casier judiciaire auquel peut avoir accès un futur employeur, mais d'un casier que seul les juges peuvent consulter. S'il y a la moindre trace d'une quelconque condamnation, le citoyen est révoqué.

Un juré suppléant peut assister à toutes les audiences, même les audiences à huis clos. Il dispose d'une carte d'accès lui ouvrant toutes les sécurités. Il doit pouvoir être au tribunal très rapidement et a donc l'interdiction de s'éloigner de la ville pendant la durée de la session.

Il est demandé aux jurés de ne rien montrer de leurs sentiments, même devant les faits les plus répugnants. Ils doivent être disponibles en permanence, car une audience peut se terminer tard dans la nuit : les témoignages peuvent être plus longs qu'estimés et tant la défense que l'accusation doivent pouvoir s'exprimer librement.

Caroline G. a été jurée aux Assises pour la session du 26 septembre 2011 au 14 octobre 2011.

Caroline est aujourd'hui visée par le texte du père Nicolas Kakavelakis cité plus haut, en tant que membre du groupuscule mû par des intérêts personnels. De quels intérêts parle-t-il ? Est-ce qu'avoir une haute idée des valeurs de la justice, c'est être mû par des intérêts personnels ?

Stelios K. est lui aussi visé par les propos du père Nicolas. Il est le doyen des élus de la communauté et la représente sans discontinuer depuis 1972. Quels intérêts personnels essaye-t-il de mettre en avant, lui qui a donné son temps et son argent pour construire tout ce que nous connaissons ? Ce qu'il dénonce par contre, c'est la façon dont le père Nicolas s'approprie la communauté, tout comme Fillon dénonce la façon dont Copé s'accapare l'UMP.

samedi 24 novembre 2012

70- Docteur en théologie

Il existe de nombreux cas où notre signature valide un texte que nous n'avons pas écrit : notre déclaration d'impôts, un bail locatif, un compte-rendu d'assemblée, une location de vacances, une assurance, un procès-verbal de police, un acte notarial...

Il existe même des situations où l'on peut déléguer sa signature. C'est le cas lorsqu'on demande à un avocat de nous représenter, ou bien lorsque le maire d'une ville donne à un adjoint une délégation de signature pour tel ou tel domaine de compétence.

Écrire un texte soi-même n'est pas une obligation pour se l'approprier.  Nicolas Sarkozy faisait écrire ses discours par Henri Guaino sans que cela ne gêne personne.

La seule condition de validité pour signer un document que l'on n'a pas écrit est que le signataire soit sain d'esprit et qu'il n'agisse pas sous la contrainte. C'est parce que Liliane Bettencourt n'avait plus sa lucidité que les juges sont en train de faire annuler toutes ses signatures depuis 2006.

Il existe pourtant un cas où il est interdit de se faire aider pour écrire un texte : lorsque nous prétendons à un diplôme par le texte rédigé.

Le père Nicolas le sait, lui qui a été diplômé d'un doctorat en théologie par la Faculté de Théologie Catholique de Strasbourg. 

Sa thèse, disponible auprès du centre national de reproduction des thèses, intéressait de nombreux paroissiens de la communauté. Chacun a donné un euro et, lorsque nous avons réuni 45 euros, nous avons commandé cette thèse sur La vie et l’œuvre du patriarche Cyril Loukaris.

En fait, plus que la vie de ce patriarche, c'est le niveau littéraire du père Nicolas qui intriguait les nombreux paroissiens ayant eu l'occasion de lire sa prose. Prenons quelques exemples tirés de situations différentes. Lorsqu'il écrivait un mail à N. C., il disait : 

Bonjour N.
La confiance que tu évoques,  se gagne par des actes et non par des paroles.
J'ai deux simples questions à te poser et je te prie de répondre en deux mots:
a. QUI a dit a ton frère Alexis de mettre à sa page facebook hier soir  la même vidéo sur laquelle on a discuter plusieurs fois depuis samedi? (seulement un NOM stp)
b. POUR QUELLE RAISON ce video était mis sur facebook de nouveau après toute notre discussion et du moment que je t'ai expliqué clairement mon opposition?
Merci pour ta réponse

Dans le dernier numéro de l'Annonce Orthodoxe, il écrivait (p. 2, §1) :
Chers amis, c’est connu de tous que notre pays d’origine, la Grèce, traverse actuellement une grande crise financière avec des conséquences très graves tant pour la société hellénique que pour la diaspora grecque. Des années d’endettement lourd pour la modernisation du pays, accompagné d’une politique pas à la hauteur ont eu comme conséquence l’incapacité de répondre aux circonstances financières mondiales très difficiles qu’on vit actuellement.
 
Je trouve ce niveau de français très correct. Je ne parle que quelques mots de grecs et serait bien incapable de m'exprimer dans sa langue comme il s'exprime dans la mienne. Mais ces textes montrent des translittérations caractéristiques ; une réflexion en grec traduite ensuite en français en gardant certaines tournures de phrases telles qu'elles sont pensées.

Le champion du monde toutes catégories des translittérations est Goscinny, notamment dans Astérix chez les Bretons, avec des phrases telles :
- Une abandonnée charrette ! Quel morceau de chance pour un voleur de charrette !
- J'étais en dehors de mes esprits avec l'inquiétude !
- Je dis, vieil homme, c'est bien toi qui m'a piétiné la figure, n'est-il pas ?
- Pourrais-je avoir un nuage de lait avec ma magique potion ?

Dans la thèse de doctorat du père Nicolas, le style littéraire est tout autre. Si Victor Hugo se réincarnait et qu'on lui proposait le prix Nobel de littérature, il s'en estimerait indigne et le laisserait à Nikos. Je ne ferai qu'une citation de cette thèse, prise au hasard des 470 pages. On peut ainsi lire, page 160-161 :

De plus, Luther constata un troisième point d'accord entre les Orthodoxes et les Protestants : leur rejet commun des indulgences latines. Luther soutient que les indulgences n'ont de validité que pour l'Eglise romaine. Les orthodoxes en Turquie, en Tartarie, en Libye et ailleurs, ne les acceptent pas. Les peines provisoires qui sont imposées dans le cadre du mystère du repentir et de la confession ne sont pas obligatoires pour les Orthodoxes, elles ne sont pas considérées comme transmises au purgatoire après la mort non plus, un dogme inconnu aux Grecs. Puisque les indulgences ne sont pas nécessaires pour les Orthodoxes et n'obligent pas les vivants, d'autant plus n'obligent-elles les morts, qui n'appartiennent et ne sont soumis à aucune Eglise institutionnelle.

L'un de mes oncles était universitaire. Il continue de traduire des ouvrages du grec ou de l'albanais en français. On sent dans le moindre de ses petits mails une construction de phrase propre à son niveau d'étude. On pourrait dire, en caricaturant, qu'il serait incapable d'envoyer un texto sans y employer un subjonctif imparfait. Dans la thèse précitée, le niveau de français est très évolué. La personne qui a écrit pense en français. Je trouve vraiment dommage que l'on ne retrouve pas le même style dans les écrits récents du père Nicolas. Le niveau de notre revue paroissiale s'en trouverait amélioré.

Dans cette thèse, outre le style littéraire de qualité, il y a une méthodologie très rigoureuse. Dans les 354 pages du texte brut (hors annexes), il y a 1241 notes qui renvoient vers autant de documents. Alors que, lorsque le père Nicolas reproduit, par exemple, un article sur la communion (Annonce Orhtodoxe n°24, p. 6-9), cet article n'est même pas signé. L'article est intéressant, bien qu'incomplet et orienté, avec des influences de théologies non orthodoxes, mais si Raymond Domenech l'avait écrit, nous n'aurions aucun moyen de le savoir, alors que cette information serait de nature à décrédibiliser l'ensemble du contenu.

Alors, au lieu d'écrire tout ce que les Grecs ont, par le passé, fait pour la culture mondiale, peut-être serait-il opportun de considérer qu'ils sont toujours très cultivés et qu'ils aimeraient trouver dans les mails de leur prêtre et dans leur revue paroissiale une méthodologie et un style littéraire conformes au diplôme que ce prêtre revendique.

vendredi 16 novembre 2012

69- Assemblée générale annuelle

Dans la plupart des associations, l'assemblée générale est annuelle. Ne serait-ce que pour présenter le bilan moral et financier.

Cependant, cette assemblée annuelle n'est pas une obligation légale dans les associations qui relèvent de la Loi de 1901. Les statuts des associations peuvent décider que l'assemblée générale se fera, par exemple, tous les trois ans.

Pour ce qui est des associations cultuelles, relevant de la Loi de 1905, cette question n'est pas du tout traitée de la même façon. Le paragraphe 3 de l'article 19 de la Loi de 1905 prévoit en effet que même en cas de clause contraire aux statuts, les actes de gestion financière et d'administration légale des biens accomplis par les directeurs ou administrateurs seront, chaque année au moins présentés au contrôle de l'assemblée générale des membres de l'association et soumis à son approbation.

Quelle importance cela peut-il avoir ?

Grave manquement à la fonction dirigeante, la négligence ou le refus délibéré de convoquer l'assemblée engage la responsabilité civile personnelle des dirigeants et ouvre un risque de requalification de la structure associative en société de fait, requalification judiciaire dont les conséquences financières sont potentiellement graves pour les personnes impliquées (dirigeants de droit et de fait) (cf. ce document PDF, p. 3, § 2, document édité par le site association1901.fr).

En clair, si nous ne respectons pas les obligations légales propres aux associations cultuelles, alors nous ne sommes potentiellement et juridiquement plus qu'une entreprise dont le Métropolite Emmanuel est PDG, avec un organigramme à préciser pour les autres responsables de cette entreprise. Et c'est donc par le titre de Monsieur le Directeur qu'il faudrait alors s'adresser à l'évêque, qui deviendrait responsables sur ses biens propres des conséquences financières de la gestion de l'association (par exemple en cas de redressement fiscal).

Cela ferait désordre si, pendant les prières de la liturgie (ecténies), lorsqu'on prie pour notre évêque, le texte était modifié en ce sens : Nous te prions encore pour notre directeur général, monsieur Emmanuel. Kyrie Eleison. D'ailleurs, il serait bon que l'évêque se rappelle que si on prie pour lui, c'est qu'il en a besoin. Il n'est pas infaillible et devrait avoir la sagesse de savoir corriger ses erreurs faute de risquer d'être visé par ce vieux dicton : errare humanum est, perseverare diabolicum.

Le père Placide Deseille, qui m'a appris cette citation, considérait que s'était à tort que seule la première partie soit passée dans le langage courant. Il considérait que cela pervertissait profondément le sens de cette citation. Que cela la faisait passer d'une invitation à la remise en cause, en une forme d'auto-justification permanente.

Nos statuts originaux datent de 1929. La version des statuts que je vous ai toujours présentée comme nos statuts originaux n'est en fait qu'une modification qui date de 1990. Je n'ai pas encore réussi à obtenir la version de 1929 qui présente un intérêt historique certain.

Dans la version de 1990 enregistrée par la préfecture, la ligne 2 de l'article 13 de nos statuts présente un blanc. Il est écrit : L'assemblée générale  [...] se réunit tous les           ans. Un lecteur du blog a retrouvé le texte original de cette page où il est écrit : L'assemblée générale [...] se réunit tous les trois ans. Le blanc recouvre donc le mot trois.

Entre le moment où ce texte a été tapé et le moment où il a été remis à la Préfecture pour enregistrement, la période entre deux assemblées générales a donc changé. Je suppose que le bureau de l'époque s'est aperçu qu'il était en infraction avec la Loi de 1905 s'il faisait son assemblée générale tous les trois ans, et qu'il s'est mis en conformité avec la Loi avant d'enregistrer la nouvelle version des statuts.

Lorsque nos statuts ont été falsifiés, le 26 février 2011, j'ai déjà relevé que des modifications avaient été apportées sur deux points. Le lecteur qui m'a fourni les documents cités dans ce message m'a fait remarquer une autre modification : le mot trois est réapparu dans la version actuelle de nos statuts. Sans doute les 4 signataires de cette version des statuts (sous le coup d'une plainte de la Préfecture pour faux et usage de faux) ont-ils cru qu'ils s'affranchiraient de l'obligation de rendre des comptes en supprimant l'obligation d'assemblée générale annuelle.

Le docteur Philippe L., élu de la communauté, a plusieurs fois demandé que soit tenue l'assemblée générale. Dimitri L. également, tout comme Stelios K. C'est pour rappeler ces règles qu'ils ont récemment écrit au président de notre association, le père Nicolas Kakavelakis. Leurs demandes ont toujours été refusées ; comme leur a été refusé l'accès aux comptes ; comme leur a été refusé le simple fait de consulter le cahier des délibérations de l'association.

Leurs demandes étant devenues trop pressantes, ils viennent d'être exclus de la communauté, sur la base de réunions du conseil d'administration pour lesquels eux, membres de ce conseil, n'ont jamais été invités. Les réunions évoquées ne sont donc que des faux. Une façon bien pratique de se débarrasser de demandes gênantes. Mais couvrir des faux en écritures par d'autres faux en écritures n'est pas forcément la meilleure solution aux yeux de la justice et au regard de la spiritualité chrétienne : errare humanum est, perseverare diabolicum !

mercredi 14 novembre 2012

68- Complot



Imagineriez-vous Nicolas Sarkozy poursuivre en justice la moitié des Français pour complot parce qu'ils ont dit  qu'ils ne voulaient plus de lui ?

Imagineriez-vous Jean-François Copé poursuivi en justice pour diffamation parce qu'il accuse François Hollande d'être le problème de l'exécutif ?

Imagineriez-vous un monde où les hommes politiques poursuivraient pour harcèlement ceux  qui viendraient  leur  demander  une  aide  ou  des  comptes  dans  le  cadre  de  leur travail ?

Imagineriez-vous un monde où le fait d'exprimer une conviction ou de dénoncer une injustice serait passible de prison ? 

Le père Nicolas Kakavelakis, lui, imagine ce monde. Il a pour cela mandaté une avocate qui a écrit à (presque) tous ceux qui s'étaient plaints au métropolite Emmanuel, y compris les élus de la communauté hellénique. Comme si le fait de remplir une obligation de contrôle en tant qu'élu du comité relevait d'une infraction.

Je vous livre simplement les courriers en question dans les pièces ci-dessous.

- courrier de maître Alagy à Caroline G.
- courrier de maître Alagy à Dimitri L.
- courrier de maître Alagy à Evangelia T.
- courrier de maître Alagy au docteur Philippe L.
- courrier de maître Alagy à moi-même.

Je vous livre également les réponses apportées par chacun.

- réponse de Caroline G. à maître Alagy.
- réponse de Dimitri L. à maître Alagy.
- réponse d'Evangelia T. à maître Alagy.
- réponse du docteur Philippe L. à maître Alagy.
- ma réponse à maître Alagy.

Lorsque je me suis rendu à la police, il y a quelques jours, au sujet de diffamations qui ont été diffusées sur moi par les responsables de la communauté hellénique, l'officier qui m'a reçu m'a indiqué que la prescription pour les cas de diffamation publique était de 3 mois. Je ne suis pas juriste, aussi j'avoue avoir beaucoup de mal à comprendre comment l'avocate du père Nicolas a pu reprocher aux différentes personnes visées dans les courriers ci-dessus des accusations de dénigrement public qui, même si elles étaient avérées (ce qui n'est pas le cas), seraient couvertes par la prescription.

Une dame âgée de la communauté m'a dit être allée au mariage de son neveu, fils de son frère. Elle voulait faire un cadeau et est allée trouver le père Nicolas pour lui dire qu'elle voulait payer la cérémonie. Le père Nicolas lui a répondu qu'elle pouvait donner ce qu'elle voulait. Alors elle a donné 150 euros. Elle était surprise que son frère ne lui dise jamais merci, mais elle n'osait pas lui demander si elle l'avait vexé pour quelque chose. Il y a peu de temps, elle a revu son frère pour un baptême. Et, dans la conversation, son frère lui a dit : Qu'est-ce que j'ai payé cher pour le mariage ! Ce à quoi elle a répondu : Comment tu as payé cher ? C'est moi qui ai payé ! Il est ressorti de tout ça que le père Nicolas avait fait payer plusieurs fois le même office à plusieurs personnes. Nul doute que maintenant que cette histoire est publique, cette dame de 79 ans se verra elle aussi accusée de complot et de harcèlement.

La liberté d'expression a un coût. Je rends ici hommage au bloggeur iranien Sattar Beheshti, mort sous la torture dans les prisons iraniennes. Sattar n'agissait pas pour nuire à son pays, mais pour éveiller les consciences et les inviter à ne pas accepter d'injustices. Son discours empreint d'idéaux lui a valu d'être poursuivi pour complot contre le régime, d'être torturé puis tué.

samedi 10 novembre 2012

67- Faux et usage de faux



Au fil des différents messages de ce blog, plusieurs points de fonctionnement de l'association Communauté Hellénique de Lyon ont été abordés. Souvent pour des défaillances dans leurs applications.

L'un des points les plus graves a été la modification de nos statuts. Le 20 février 2011, l'assemblée générale refusait de modifier nos statuts, et 6 jours plus tard, une nouvelle version était néanmoins déposée en préfecture. La secrétaire de l'association, questionnée par les membres du Conseil, avait plaidé l'erreur personnelle dans la gestion du dossier et s'était engagée à annuler la version modifiée de nos statuts.

Plusieurs mois étant passés depuis cet engagement, je suis retourné au bureau des associations de la Préfecture. Je me suis alors aperçu que les statuts modifiés étaient toujours d'actualité. La question s'est alors posée de savoir comment la Préfecture avait pu entériner une modification des statuts sans vote de l'assemblée générale. Il fallait contrôler le compte rendu de cette assemblée, et j'en ai demandé une copie. 

Le compte rendu de l'AG fait partie des pièces obligatoires à produire lorsqu'on demande l'enregistrement d'une nouvelle version des statuts d'association. En recevant ce compte rendu, j'ai été surpris de constater qu'il affirmait, en bas de la page une, que l'assemblée générale avait autorisé le nouveau bureau à modifier les statuts. Ce compte rendu était à l'évidence un faux.

Bruno C., signataire du compte rendu en tant que scrutateur lors de la dernière assemblée générale, a aussitôt dénoncé sa signature. Il a relevé que la page une du compte rendu n'était pas paraphée, et qu'elle avait très bien pu être remplacée après qu'il eut signé. Il a également attesté qu'il n'y avait pas eu de vote pour changer les statuts. 

Informé de cette situation, le bureau des libertés publiques et des établissements sous tutelle demandait que lui soient communiqués les éléments en notre possession. Ces éléments lui furent communiqués dans ce dossier. Tous les documents cités à l'intérieur sont mis à disposition par des liens actifs.

Le 24 septembre 2012, la Préfecture saisissait le Procureur contre notre association, ou du moins contre les personnes au sein de notre association à l'origine de ces faux.

Trois membres du comité écrivaient alors au président de l'association, le père Nicolas Kakavelakis, pour lui rappeler les règles de fonctionnement normales des associations. Ils dénonçaient de fait les nombreuses irrégularités de fonctionnement de l'association. Ils dénonçaient par la même occasion les faux documents transmis à la Préfecture. 

Le métropolite Emmanuel était mis en copie, tout comme le préfet du Rhône. Le courrier adressé au préfet est arrivé au bureau des libertés publiques et des établissements sous tutelle précédemment cité. Bureau qui a transmis cette nouvelle pièce au Procureur, en complément du dossier. Le Métropolite, lui, décidait d'exclure les élus qui avaient osé écrire au préfet pour l'informer d'irrégularités dont il est directement responsable.

En effet, nos statuts font du Métropolite le garant de nos institutions. Celui-ci a été informé des dérives depuis très longtemps, mais a toujours couvert son prêtre, au détriment des règles de droit. Il n'a jamais répondu à aucun des courriers qui lui ont été adressés, mais s'est par contre montré très empressé à exclure ceux qui avaient dénoncé les irrégularités à la Préfecture.

Les éléments relatifs à cette exclusion, non motivée, ont été transmis au Procureur comme preuve des pressions exercées sur les élus, et en vue d'un recours contentieux pour contester l'exclusion.

mercredi 7 novembre 2012

66- Contrôle fiscal



Le 19 avril 2012, j'informais le métropolite Emmanuel et les membres du comité de la paroisse de Lyon de certaines anomalies dans nos comptes au regard des règles fiscales françaises. Je m'appuyais sur un document édité par la préfecture qui expliquait clairement ces règles.

Le point principal était qu'un administrateur d'une association ne peut pas être payé par cette association ; sa gestion ne peut être que strictement désintéressée. Le père Nicolas Kakavelakis ne peut pas être président de la communauté hellénique de Lyon tout en percevant un salaire ou des avantages en nature de cette même communauté. Pour se mettre en règle, la question était facile à traiter : le père Nicolas devait abandonner soit le rôle de recteur, soit celui de président.

Je demandais à l'évêque de bien vouloir se mettre en conformité avec le droit dans un délai de deux semaines. La question n'a jamais été à l'ordre du jour du comité. Et lorsque Stelios K. a demandé ce qu'il en était de mes affirmations, la secrétaire lui a répondu : il n'y a pas de problème, tout est en règle.

Le comité élu avait, lui, la responsabilité de trancher ce conflit d'intérêt. En fermant les yeux, il a laissé perdurer un problème susceptible de nuire gravement à la communauté dont il a la gestion. Mais fermer les yeux n'a jamais fait disparaître aucun problème. Même si on ne le voit plus à ce moment-là.

Je ne suis pas un rigoriste. J'ai donc laissé quatre semaines, et non pas deux, avant de publier sur ce blog un message sur la fiscalité des associations qui reprenait le contenu du mail adressé au Métropolite.

Le Fisc a été informé, et il a annoncé, il y a quelques jours, qu'il venait contrôler nos comptes.

J'ai été très surpris de la réaction paniquée des élus à l'annonce de la venue du Fisc. Pourquoi paniquer s'ils annonçaient avec assurance, il y a seulement quelques semaines, que tout était en règle en refusant le moindre changement ?

Le père Nicolas, fidèle à son habitude, a mis en avant que j'avais le plus à perdre en cas de contrôle avec les travaux que j'ai effectués pour refaire son appartement. Je n'ai rien à cacher. Les messages 17 à 23 de ce blog relatent par le détail tout ce qui concerne ces travaux. J'ai tout publié depuis le 7 février, y compris les pressions que le père Nicolas exerçait pour que je travaille, comme le montrent certains mails reproduits dans le roi de l'Ouganda.

De toute façon, même s'il devait s'avérer que j'ai fait des choses que je n'aurais pas dû, n'est-il pas dans la doctrine de l’Église que le père Nicolas représente de considérer que nous devrons tous rendre compte de ce que nous avons fait ? Alors un peu plus tôt ou un peu plus tard, quelle différence ? C'est monseigneur Emmanuel qui va être content que le Jugement qu'il promet arrive enfin ! Son problème, c'est qu'il voit souvent les autres dans la position de celui qui est jugé, et jamais lui. 

En discutant avec Arthur V., il y a quelques jours, il m'a redit ce qui circule depuis longtemps : le père Nicolas veut exclure le docteur Ladias (et croit même l'avoir fait, sous réserve des voies de recours contre sa décision) parce qu'il est catholique et que nos statuts disent que seuls les orthodoxes peuvent être membres de l'association. Ce n'est pas complètement vrai. En fait, nos statuts disent, dès le second paragraphe, que l'association est formée des orthodoxes grecs (ou d'origine), résidant dans le département du Rhône.

La version officielle de l'exclusion des élus n'est pas précisée dans le courrier qu'ils ont reçu. Si bien que l'allusion à cet article ne peut être considérée pour l'instant que comme un prétexte. Mais il se murmure en coulisse que le père Nicolas et l'évêque craignent ce qu'ils pourraient dire dans le cadre du contrôle fiscal qui vient de débuter. Ils craindraient également le témoignage qu'ils ont fait au Procureur dans une affaire de faux documents dont nous reparlerons dans le prochain message.

Je ne sais pas quelles sont les méthodes en Grèce mais, en France, il est très mal vu de faire pression sur des témoins, d'autant plus s'ils sont élus démocratiquement pour veiller au bon fonctionnement des institutions dont ils ont la charge.
L'excuse avancée pour l'exclusion des élus ne résistera pas à une analyse, même superficielle. Si le second paragraphe de nos statuts est utilisé contre le docteur Ladias, alors Wahib A., membre du comité, ne peut pas plus être élu, car il est Libanais. Pour quelle raison l'un devrait-il être exclu et pas l'autre ? L'un serait-il manipulable et l'autre non ?

Seul le travail des membres d'une association peut être bénévole dans le cadre des activités de cette association. Et nous venons de voir qu'un Géorgien qui, par définition, n'est pas Grec, ne peut pas être membre de notre association. Comment donc expliquer que des Géorgiens travaillent chez nous sans être déclarés s'ils ne sont pas membres de l'association ? C'est bien le père Nicolas Kakavelakis, en tant que président de la communauté, qui leur a demandé de travailler. D'abord pour repeindre la cage d'escalier qui monte à la salle de l'école grecque, comme nous le voyons dans l'Annonce Orthodoxe n°21, p. 4, dernier §. Ou encore pour refaire le plafond de la salle paroissiale (Annonce Orthodoxe n° 23, p. 2, §5). Il leur a même offert une médaille pour les remercier de leur travail !

 


Ma position, dans la lignée de celle du père Athanase et de l'Évangile, est de considérer que la communauté hellénique de Lyon est ouverte à tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs. C'est ainsi que le docteur Ladias y a pleinement sa place, tout comme Wahib et les Géorgiens. Et le fait pour le docteur Ladias de dénoncer les anomalies qu'il constate traduit de sa part un attachement à la communauté que n'ont pas ceux qui se désintéressent de son sort en fermant les yeux.

Ma position est encore de considérer que l'enfermement communautaire autour d'une identité régionale conduit à un sectarisme qui n'a rien à voir avec les valeurs chrétiennes. Je demande donc que l'évêque annule l'exclusion du docteur Ladias. A défaut, qu'il soit certain que le Fisc lui demandera des comptes sur le travail bénévole de tous les non-Grecs, non orthodoxes et non résidents dans le Rhône, qui a été effectué dans notre association.